samedi 26 octobre 2013

Crack WING Fun (RC Factory), une aile volante pour débuter.


2013 : reprise du modélisme - et plus particulièrement de l'aéromodélisme - par votre serviteur après quelques tentatives peu concluantes les années passées.

La livrée rouge n'est pas des plus originales mais reste celle qui se distingue le mieux en vol.
Pour me remettre dans le bain, j'ai jeté mon dévolu sur une petite aile volante de 75 cm d'envergure : le kit Crackwing Fun des Tchèques de RC Factory. Vendu à moins de 30 € comme "3D capable", il se montre effectivement précis et très agile. Le modèle est prévu pour un usage en indoor de préférence ou en extérieur par très faible vent. Il est très léger - moins de 100 g -, il en faut peu pour le rendre difficilement contrôlable dans de mauvaises conditions.

Avec du matériel premier prix - chinois -, il est possible de s'en sortir avec une addition de "seulement" 150 € - ne partant pas de zéro, ce n'est pas mon cas... - avec ensemble radio complet et plusieurs batteries - à moins de 5 € l'unité - plus le chargeur. L'outillage nécessaire au montage est assez simple également ; le plus "exotique" - et critique, faites attention - étant la colle pour matériaux expansés, après comptez quelques fournitures comme un bon cutter, par exemple.

Le tout est plutôt abordable pour démarrer from scratch.

Considérations sur les ailes volantes.


Attention au choix du modèle pour ce type d'aérodyne. Jouissant d'une immense popularité, les ailes volantes en EPP tels les Swift II et autres Popwing, les plus répandus, sont pour autant les fausses amies du néophyte.

Sur le papier, c'est la machine idéale pour démarrer : facile à monter et à réparer ; kits abordables ; double effet Kisscool sur le coût, la motorisation et l'ensemble radio embarqués sont réduits au strict minimum ; enfin, le pilotage dit "sur 2 axes" est réputé plus aisé que celui "complet" avec 3 axes soit "ailerons + profondeur + dérive" - sur voilure fixe, l'axe "gaz" est sous-entendu ou facultatif -.

Sauf que.

Le montage est peut-être facile, mais les réglages, eux, ne le sont pas vraiment sur ce type d'engins, surtout pour celui qui débute. L'équilibrage du centre de gravité doit être précis au centimètre près et le mixage "elevons" - deux volets faisant à la fois ailerons et profondeur - demande de bien comprendre la mécanique de vol du modèle.

Ensuite, l'équation "2 axes = débutant" n'est valable qu'avec un modèle avec "profondeur + dérive", le roulis étant induit. Un tel modèle se pilote comme un véhicule RC de surface auquel on a ajouté une dimension supplémentaire. Au contraire, sur une aile volante, la seule façon de virer est de gérer l'inclinaison de l'appareil avec l'axe "aileron". De plus, l'absence de dérive rend les virages serrés délicats. En particulier à basse vitesse, mettre le modèle "sur l'aile" pour virer sec entraînera décrochages à répétition. Pas forcément le pilotage le plus simple à appréhender au début.

Enfin - et surtout! -, les ailes volantes entrent souvent dans les catégories des voltigeurs et des racers...  Elles sont vives et rapides, souvent beaucoup trop pour qui n'a pas acquis les réflexes de base et la vision cinétique nécessaire à leur pilotage.

Ne partez pas ! Justement, la petite aile volante tchèque "corrige" la plupart de ces "défauts". Voyons donc pourquoi.

L'aile commence à avoir du vécu.

Montage.


Construite début 2013, ce fut mon premier "vrai" kit. Comprendre que le kit n'existe qu' "à poil", dans son petit carton tout plat. Pas d'ensemble Combo ou RR - les spécialistes reconnaîtront les marques - avec tous les éléments compatibles dans la boîte. Bon, après cela reste un foamy simpliste ;  rien de bien compliqué, mais de mauvaises surprises peuvent apparaître...

Donc la configuration.

Comme je l'ai dit, je disposais déjà de matos. De l'ensemble radio en l’occurrence :
  • La petite radio programmable 6 voies Pro-Tronik : acquise peu avant pendant que ma DX6i (Spektrum) était en retour S.A.V. ; pas très évolué, plus une "semi-programmable" qu'autre chose ; compact et facile à emporter.
  • Un micro-récepteur 4 voies de la même marque : 2g ; abordable ; pas besoin de bind plug ; bonne portée pour un récepteur de ce type avec l'émetteur respectant les normes de puissances françaises - contrairement à ces horribles récepteurs DSM2 compatibles avec la DX6i -.
  • Plusieurs servomoteurs "5 g" - deux requis -, idem : pile-poil la bonne taille pour rentrer dans le kit - agrandir un peu à la sortie du câblage, toutefois - ; extra-plats, ne dépassent pas de l'épaisseur de l'EPP.
Ne manquaient que le moteur et les accus :
  • Un micro-moteur brushless avec contrôleur intégré du Taïwanais Dualsky : modèle de 43W ; petit luxe plus coûteux qu'un ensemble standard équivalent avec moteur et contrôleur séparé ; léger et au câblage simple. Attention, un gros défaut cependant : le sens de rotation ne peut être changé ; le moteur étant en propulsion, il faut une hélice à pas inversé - pour ce moteur, du type 7x3,5 GWS, mais en mode miroir - pour avoir la poussée du bon côté. Le problème est que ces hélices sont moins courantes et de moindre qualité ; les premières trouvées étaient mal moulées, mal équilibrées (!!!) et les références gravées des deux côtés, entraînants des erreurs d'installation...
  • Batteries 2S de la même marque : gamme ES ; très légère ; les deux cellules de l'accus doivent être superposées, pas juxtaposées (voir la deuxième photo).
Malgré des renforts successifs à l'adhésif renforcé, l'aile ne fait qu'un peu plus de 90 g avec ma config - merci le moteur et les batteries - pour un temps de vol de 20 minutes en vol calme. À peine la moitié tout le temps à fond et en voltigeant bourrin au débattement maximum possible - ce n'est  pas forcement une bonne idée, le gain de vitesse entre les gaz à 80% et 100% n'est pas si important que cela et gérer la commande de profondeur devient délicat -.
Le montage est très facile. Il n'y a pas de notice dans la boite mais l'importateur américain en propose une au format PDF - en anglais of course -. Très complet, avec de nombreuses photos, il guide pas à pas le débutant ; si vous êtes intéressé par ce modèle, jetez-y un coup d’œil en particulier sur le matériel et équipements requis et surtout sur ce qui touche aux réglages.

En potassant un minimum, et au pire en consultant quelques ressources sur le Net, il est tout à fait possible de se lancer dans un premier vol sans danger et sans - trop de - casses.

Précisions importantes : faire partie d'un club présente bien évidemment des avantages pour l'aide au montage et au réglage d'un modèle.

En vol.


Le premier vol justement. Deux recommandations s'imposent.

Premièrement, à l'heure actuelle, se dégrossir au simulateur est vivement conseillé, surtout si vous êtes seul, sans possibilités de baptême en double-commande. Un petit gratuit suffit pour acquérir les bons réflexes : savoir diriger le modèle quel que soit son orientation ; voler toujours du même côté dans une même zone de vol ; couper les gaz en cas d'accident ; ne pas voler près et au-dessus de soi ; etc.

Deuxièmement, prévoir "large" au début. Le modèle est indoor ? Commencer dans un champ ou un grand terrain de foot - ou bien sûr au club - ; là où il n'y a ni murs, ni plafonds...

Passons à l'aile volante, maintenant.

Avant de voler, toujours vérifier le bon fonctionnement du modèle : équilibrage ; fonctionnement des volets; etc. Consultez le manuel au besoin (voir Pre-flight and Testing).

Un autre avantage de la Crackwing Fun : son profil plat. C'est moche, certes. Ça évolue lentement, ce qui est ici un avantage. Et même très lentement : le comportement à basse vitesse reste très sain, les harriers passent tout seul. Et il est possible de virer extrêmement serré sans décrochage. De plus, l'appareil vole de manière quasi identique sur le dos.

De manière générale, la petite voltige est aisée. Après avoir maîtrisé le vol normal, le débutant pourra aborder la discipline sans acquérir un nouveau modèle.

Cerise sur le cadeau - toujours dû à son profil plat et sa construction légère -, l'aile volante se "récupère" très facilement. En coupant les gaz et en tirant sur le manche - au débattement maximal -, elle se rétablira toute seule et tombera lentement presque à la verticale comme le morceau de mousse qu'elle est. Très pratique pour atterrir dans un mouchoir de poche ou en cas de pépin.

Au final.


La Crackwing Fun est un modèle plein de qualités et aux possibilités étendues : vol indoor, voltige, combat. Elle peut faire office d'introduction à l'aéromodélisme pour qui s'intéresse sérieusement à la discipline.

À condition de faire un peu de simu - même avec un logiciel gratuit et une manette de jeu ; de bien lire et intégrer le manuel - très bien fait, mais en anglais - et d'avoir un minimum de goût pour le DIY.

Pour ceux qui auraient peur de sauter le pas, il existe maintenant de petits ensembles "prêt-à-voler" assez qualitatifs et peu chers. Mais avec pour principaux défauts d'être ; soit un modèle configuration "ailes hautes", orienté néophytes et aux possibilités limitées - surtout en 2 axes "profondeur + dérive", pas de tonneau ou de vol sur le dos, par exemple -. Soit une petite machine rapide et vive à conseiller aux modélistes plus avertis, mais faignants - à cause de ma DX6i, j'ai vendu mon âme à Horizon Hobby et ses ensembles BNF -.

(En me relisant, je me rends compte que je ne suis peut-être pas assez clair pour le débutant. N'hésitez pas à poser des questions dans les commentaires. Je n'ai pas  de photo ou de vidéos du modèle en vol et nous sommes en Hiver. Une petite mise à jour pourra s'imposer par la suite.)

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